La société civile de moyens (SCM) est une structure juridique prisée par les professionnels libéraux souhaitant mutualiser leurs moyens et réduire leurs coûts. Le régime fiscal de cette société, bien que spécifique, demeure accessible à condition de bien connaître ses caractéristiques et obligations. Cet article vous propose un tour d’horizon complet du régime fiscal d’une SCM, des aspects clés aux conseils pratiques à mettre en œuvre pour optimiser la gestion de votre structure.
Qu’est-ce qu’une société civile de moyens (SCM) ?
La SCM est une forme juridique qui permet à plusieurs professionnels libéraux exerçant la même activité ou des activités complémentaires de mettre en commun certains moyens matériels et humains pour faciliter leur exercice professionnel. Les associés conservent néanmoins leur indépendance en ce qui concerne la clientèle, les honoraires et la responsabilité professionnelle.
La SCM n’a pas pour objectif la réalisation de bénéfices, mais elle permet aux associés de rationaliser leurs charges en se partageant les frais liés à l’exploitation commune. Cette structure est particulièrement adaptée aux professions médicales, paramédicales et juridiques.
Régime fiscal d’une SCM
Le régime fiscal applicable à une SCM est celui des sociétés de personnes, c’est-à-dire que la société n’est pas soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Les résultats de la SCM sont directement imposés entre les mains des associés, proportionnellement à leurs droits dans la société. Les associés déclarent ainsi leur quote-part des bénéfices ou déficits de la SCM dans leur déclaration de revenus personnels.
Les frais professionnels engagés par chaque associé peuvent être déduits du résultat imposable, sous réserve qu’ils soient justifiés et en lien avec l’activité professionnelle. Les charges communes supportées par la SCM sont également déductibles du résultat imposable, à condition qu’elles soient nécessaires à l’exercice commun.
Obligations comptables et déclaratives d’une SCM
La SCM est tenue de respecter certaines obligations comptables et déclaratives. Elle doit notamment :
- Tenir une comptabilité conforme aux règles comptables en vigueur,
- Établir un bilan, un compte de résultat et une annexe chaque année,
- Déposer ses comptes annuels au greffe du tribunal de commerce,
- Effectuer les déclarations fiscales nécessaires pour le calcul et le paiement des impôts dus par les associés (notamment la déclaration 2072).
Gestion des relations entre associés et SCM
Les associés d’une SCM doivent veiller à bien encadrer leurs relations avec la société pour éviter tout risque fiscal. Il est ainsi recommandé de :
- Formaliser les prêts d’argent entre associés et SCM par des conventions écrites,
- Distinguer clairement les dépenses professionnelles individuelles des dépenses communes supportées par la SCM,
- Établir un contrat de mise à disposition des locaux et du matériel entre chaque associé et la SCM.
Optimisation fiscale d’une SCM
Pour optimiser la gestion fiscale de votre SCM, il convient de :
- Veiller à bien documenter et justifier toutes les charges déductibles,
- Mettre en place un suivi régulier des comptes pour anticiper les éventuels déficits et adapter votre stratégie en conséquence,
- Profiter des dispositifs fiscaux favorables aux professions libérales, tels que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ou le crédit d’impôt recherche (CIR).
Conclusion
Le régime fiscal d’une société civile de moyens (SCM) présente plusieurs avantages pour les professionnels libéraux souhaitant mutualiser leurs moyens tout en conservant leur indépendance. Toutefois, il nécessite une bonne connaissance des règles fiscales applicables et un suivi rigoureux des obligations comptables et déclaratives. En respectant ces principes, vous pourrez tirer pleinement parti du potentiel offert par la SCM pour optimiser vos coûts et améliorer votre efficacité professionnelle.